Réussir Rio +20, un défi commun aux États, aux élus et aux citoyens

La conférence internationale dite « Rio+20 » se tiendra à Rio de Janeiro (Brésil) du 20 au 22 juin 2012. Convoquée par l’Assemblée générale des Nations unies, elle réunira une centaine de chefs d’état ou de gouvernement.
40 ans après la tenue de la Conférence de Stockholm qui avait institué le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), 20 ans après le Sommet de la Terre de Rio (1992)1, 10 ans après la dernière rencontre de ce type à Johannesburg (2002), l’objectif de cette conférence est de constituer une nouvelle feuille de route pour l’ensemble des pays de la planète à horizon 2030. En parallèle se tiendra le forum des peuples.

La conférence de Rio+20, concentre toutes les attentions et suscite à la fois beaucoup d’espoirs mais aussi beaucoup de craintes. Elle doit être le point de départ d’une transition à l’échelle planétaire, mais aussi locale. C’est aux sociétés civiles et à l’ensemble des mouvements de faire pression pour y parvenir, notamment durant le forum des Peuples et depuis leur pays.
A ce jour, les réunions préparatoires de « Rio+20 » sont décevantes. D’une part, elles négligent la dimension sociale qui figure pourtant parmi les trois piliers du développement
durable (environnement, économie,social) et, d’autre part, elles privilégient une vision purement économique de l’environnement.

Les principaux points d’achoppement entre négociateurs restent « l’économie verte », qui
associerait développement économique, lutte contre la pauvreté et respect de l’environnement, et les nouveaux « objectifs du développement durable ». Les pays continuent de s’opposer sur ce qui devrait être inclus dans ces objectifs et même sur la manière dont ces objectifs devraient être définis, certains voulant qu’ils soient adoptés lors du 2ème sommet alors que d’autres envisagent Rio+20 comme un simple point de départ.
Le niveau de contrainte des objectifs est aussi un point de désaccord.
Le « draft zéro »2 préparé par l’ONU ne porte aucune mesure structurante qui viendrait
s’imposer aux Etats. Pourtant, les politiques et les règles économiques et commerciales qui
seront adoptées dans les années à venir dépendront fortement de la définition qui sera
donnée à l’économie verte au Sommet Rio+20.

Alors que le Sommet de Rio avait marqué considérablement l’orientation politique et économique mondiale, « Rio+20 » ne s’annonce pas à la hauteur des énormes enjeux qui sont pourtant désormais mis en évidence par les experts dans tous les domaines.
Il faudra toute la force de mobilisation des élu-e-s et de la société civile pour parvenir à faire entendre l’importance de répondre à ces enjeux.

Ainsi, le Collectif français « Rio +20 », créé en 2010, regroupe une quarantaine d’organisations de solidarité internationale, environnementales, féministes, syndicales, d’économie sociale et solidaire. Ce collectif va se mobiliser « pour un changement de civilisation qui se conjuguera avec une gestion collective et responsable de la planète ».

De la même façon, un collectif s’est créé au niveau régional, regroupant plus de vingt associations de l’ensemble du territoire. Elles proposeront à la population picto-charentaise des débats, des animations, des rencontres, des visioconférences (dans les établissements scolaires, en partenariat avec les collectivités locales ou avec les centres sociaux…). Ces initiatives veulent rapprocher les citoyens de l’évènement international et permettre la prise de conscience du plus grand nombre.

Nous, élus écologistes à la Région Poitou-Charentes, nous associons à cette mobilisation et invitons la présidente et les autres élu-e-s du Conseil régional à la soutenir. Il serait donc souhaitable que le conseil régional participe activement à cette nouvelle conférence internationale et permette aux citoyens de la région d’en être partie prenante.

Le groupe des élu-e-s Europe écologie Les Verts
au conseil régional Poitou-Charentes

La position d’Europe Ecologie Les Verts
Voici la position d’Europe Écologie Les Verts, avec nos principales demandes sur les aspects économiques, de solidarité, de gouvernance, de respect des biens communs, adoptée dans une motion intitulée « Réussir Rio+20 » au Conseil fédéral de janvier 2012 :
Que des objectifs clairs à l’horizon 2022 (et non 2030) soient fixés lors de ce sommet pour le développement d’une économie verte qui sache dépasser la seule idéologie de la croissance et du profit financier
Que ces objectifs soient assortis d’engagements contraignants
Que les investissements effectués par la Banque mondiale et les autres fonds internationaux intègrent des objectifs d’éco conditionnalité, de relocalisation d’activités, de circuits de proximité de distribution et diffusion, de souveraineté alimentaire, de pratiques agro écologiques, ou encore de développement de la sobriété énergétique et des énergies renouvelables
Qu’un statut juridique pour les biens publics mondiaux et biens communs soit créé, avec en toile de fonds l’idée qu’il y a urgence à envisager ce nouveau modèle de société qui permettra un mode de développement respectueux des humains et de leur environnement dans un monde solidaire.

Nous, élus régionaux écologistes sommes solidaires de ce texte et rappelons que nos actions au conseil régional, depuis 2010, s’appuient sur ces principes de solidarité et de respect des droits ; nous sommes particulièrement attentifs au développement de politiques régionales permettant l’accès de tous à des comportements amenant une diminution des émissions de gaz à effet de serre (économie d’énergies, schéma régional des transports) ; nous soutenons le monde associatif, garant des solidarités, du lien social et de l’économie solidaire, nous travaillons pour le maintien de la biodiversité, l’accès à des logements économes en énergie, la mise en oeuvre de l’agenda 22.

Nos candidat-e-s aux législatives feront de ce sommet un de leurs axes de campagne pour montrer comment des députés écologistes peuvent porter au Parlement des sujets fondamentaux pour l’avenir de l’humanité et de la planète dans son ensemble et qui ont tendance à sortir des radars avec la focalisation actuelle sur la crise économique et financière.

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