COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Le 4 janvier 2012 –

Nous, conseillers régionaux Europe Écologie Les Verts, ne répondrons pas à l’invitation de Nicolas Sarkozy .

Nous sommes mécontents, inquiets de l’irresponsabilité des politiques menées en matière d’éducation. En effet, Nicolas Sarkozy et son gouvernement n’ont cessé, depuis près de 5 ans, de détruire l’Education Nationale :
– par la suppression de postes d’enseignants par milliers ;
– par la réduction puis l’anéantissement des budgets de fonctionnement de l’institution et par l’arrêt de toutes les missions de conseil pédagogique indispensables à la qualité des enseignements ;
– par l’anéantissement de la formation initiale (les jeunes enseignant-e-s renoncent par centaines en cours de formation, ils sont livrés à eux-mêmes face à des classes de plus en plus éloignées des apprentissages) mais aussi de la formation continue, empêchant ainsi l’école de s’adapter aux évolutions de la société ;
– par la concentration sur les disciplines de base, au détriment de la culture générale et de la formation des citoyens.

Oui, nous avons toutes les raisons de trouver indécente cette invitation. Le monde de l’éducation est-il invité à ces vœux ? Quels seront ses représentants ?
Les recteurs, les rectrices, les représentants des inspections académiques ? Bravo pour le travail effectué. Ils vont être félicités sans doute !

Où seront les enseignant-e-s ? Les parents ? Les élèves ? Les étudiants ? Les syndicats ? Ceux qui se battent pour maintenir à flot un système qui est à bout de souffle avec de moins en moins de moyens techniques et financiers mais aussi de moins en moins de considération.

Nicolas Sarkozy ne fait que mettre en application les vieilles lunes de la droite française : réduire l’école publique au profit de l’école privée et surtout détruire le concept de l’école de la République car il est synonyme d’une qualité d’enseignement identique quelque soient les élèves. Ceci est inadmissible !
Il cherche ainsi à créer une école des riches, qui fabriquera l’élite et une école des pauvres qui s’efforcera de maintenir la paix sociale et permettra juste aux jeunes d’avoir quelques connaissances et compétences de base pour accomplir les tâches subalternes et sous-payées (c’est le modèle anglo-saxon qu’on cherche à reproduire).

Ses amis politiques (cf les propos de Charles Beigbeder à l’automne disant accepter de faire des efforts de solidarité face à la crise à la condition que certains secteurs publics, dont l’école, soient ouverts à la concurrence) se chargeront de l’enseignement qui rapporte (grandes écoles, boîtes à bac…, écoles primaires des beaux quartiers).

Non, nous n’avons aucune envie de cautionner ce genre de politiques.
Nous n’avons pas de vœux à formuler à l’égard de l’actuel président de la République, mais, pour notre système éducatif, nous formons le vœu d’un vrai changement en mai 2012 afin que cesse la politique des casseurs et que l’école de la République redevienne l’école de tous.
Le groupe des élus EELV au conseil régional Poitou-Charentes